|
|
STORIE DI FARI
Un'amico francese, Dominique, ha letto il mio racconto IL FANTASMA DEL FARO, ha voluto farne una traduzione per il suo sito e me ne ha inviato una copia
Au cours d'une 'navigation' sur la toile, j'ai découvert le site d'Annamaria "Lilla", amoureuse de sa Ligurie, de la mer et des phares.
Je l'ai aussitôt ajouté dans ma page de liens puis nous avons échangé et je lui ai proposé de traduire sa nouvelle 'Il fantasma del faro', que je vous propose aujourd'hui. Bon voyage...
Le Fantôme du phare
Au large des côtes du Maine, aux Etats-Unis, se trouve une petite île, Seguin Island, de moins d'un kilomètre de long, à peine plus grande qu'un rocher et où l'on trouve l'un des plus anciens phares d'Amérique, construit en 1795. C'est un des endroits les plus brumeux de l'Atlantique Nord et un phare en ce lieu, équipé d'ailleurs d'une puissante corne de brume, était indispensable compte tenu de l'importante présence de voiliers dans cette zone. Mais si l'île est connue, c'est parce qu'il y a des 'présences' dans ce phare.
On raconte qu'un sinistre épisode y eut lieu au milieu du 18ème siècle : le gardien de l'époque tua sa femme avec une hache puis la retourna contre lui, se tuant à son tour. Ce meurtre et ce suicide firent beaucoup de bruit. La raison en était, disait-on, que sa femme jouait au piano le même air monotone pendant des heures et des heures, sans jamais s'arrêter. C'est ce qui avait provoqué la crise de nerfs du gardien qui avait d'ailleurs, avant de se déchaîner contre sa femme, détruit le piano. Il est très probable que la solitude, en ce lieu si isolé, toujours plongé dans le brouillard et ou venait rarement une âme humaine, ait joué un rôle important dans ce brusque accès de folie ; cependant, une chose est sûre : le gardien n'a plus quitté le phare.
George, tel était le prénom du gardien, continua à monter et descendre l'étroit escalier en colimaçon de la tour, à entrer dans sa maison et à errer dans les différentes pièces, toujours tourmenté par cet air de piano. Il se rendit rapidement compte que d'autres hommes avaient pris sa place ; cela il ne le supportait pas et c'est ainsi qu'il commença à se manifester quand il le décidait, effrayant à mort les nouveaux gardiens qui quittaient l'île au plus vite. Mais d'autres arrivèrent et quelqu'un commença à parler. Ceux qui font l'expérience de rencontrer un fantôme en parlent rarement, craignant de ne pas être crus ou, pire, d'être pris pour des fous, mais George était toujours là et quelqu'un raconta l'avoir vu fumer tranquillement sa pipe sur la terrasse à l'extérieur de la lanterne, tout en haut du phare.
George aimait faire des blagues aux nouveaux gardiens : il jetait par terre leurs vestes suspendues au portemanteau, il faisait disparaître des outils de l'atelier puis les faisait réapparaître à la même place après que les gardiens les aient cherchés partout, apparaissait derrière l'un d'eux quand, le soir, ils s'octroyaient une pause en jouant aux dames, ou alors il tachait les cuivres à peine astiqués. Et puis il y avait la corne de brume qui tout à coup retentissait sans que personne ne l'ait actionnée, ces gémissements et ces lamentations dans les pièces où avaient vécu le gardien et cet air, joué au piano, alors qu'il n'y avait aucun instrument de musique dans la maison.
Les années passèrent ainsi et on entendait de plus en plus parler du fantôme du gardien quand, en 1985, les Gardes Côtiers décidèrent d'automatiser la lanterne et de démolir l'installation. George vit arriver les hommes dans un bateau qui tirait une barge. Il les vit travailler autour de la lanterne, installer d'étranges instruments, mais il vit également qu'ils avaient emballé tous les meubles de la maison du gardien pour les emporter. George ne résista plus et cette nuit là, alors que tous les hommes dormaient, le responsable du groupe fut soudainement réveillé par les soubresauts de son lit et il vit, debout à côté de lui, une silhouette vêtue d'un ciré jaune qui le priait de ne pas emporter les meubles et de laisser la maison en l'état. L'homme, naturellement mort de peur, sauta de son lit et se réfugia dans la pièce voisine mais le lendemain tout fut oublié et les opérations de déménagement débutèrent . Tous les meubles furent chargés sur la barge qui se trouvait sur une cale en pente, puisque que le phare se trouvait à 60 m de haut et, petit à petit, ils les firent descendre, à l'aide d'un moteur, au-dessus de l'eau quand, tout à coup, le moteur s'arrêta sans raison. La chaîne qui retenait la barge se rompit et le tout fut précipité dans la mer, perdu à jamais.
Les Gardes Côtiers dirent ensuite qu'un tel événement ne s'était jamais produit dans de telles circonstances et que, de plus, il était absolument impossible que la chaîne puisse se rompre de cette façon, mais ils durent se résigner et partir en laissant la maison du gardien désormais vide et abandonnée.
Plus personne ne va maintenant sur l'île. Seuls quelques marins de rares navires qui passent plus près que les autres dirent avoir entendu, dans le silence de la nuit, les notes d'un piano se mêler au souffle du vent et avoir entraperçu, près de la lumière de la lanterne, la silhouette d'un homme debout sur la terrasse du phare, fumant tranquillement sa pipe.
Annamaria "Lilla" Mariotti
|
|
|
|
|